Four Anagama

Cela fait maintenant plus d’une trentaine d’année que je travaille dans cette discipline qu’est la cuisson en four à bois. Pour autant je pense que je ne suis qu’en position intermédiaire pour organiser la rencontre entre l’argile et le feu. J’ai réalisé mes premières expériences de cuisson au bois dans un four de Sèvres à flamme renversée aux Beaux-Arts de Bourges dans l’atelier de Jean et Jacqueline Lerat. Nous cuisions tous les quinze jours et c’était toujours des moments riches d’échanges. J’ai certainement vu, pour la première fois, un four couché semi enterré se construire à La Borne en 1977-1978 par Steen Kepp, assisté par Andrew Mc Garva. J’ai obtenu la possibilité de poursuivre mes études de céramique au Japon à Kyoto Geidai en 1979, dans cette école qui allait être transférée dans des bâtiments neufs l’année suivante en 1980. Il se trouvait les vestiges de plusieurs fours à bois traditionnels dont un anagama à voute très basse avec un sol de sable réfractaire et un noborigama. Ces deux fours étaient promis à la démolition. Il se dégageait de ces présences un incroyable sentiment. J’ai quitté cette école au bout d’un an pour découvrir par delà les montagnes qui entourent Kyoto. J’avais besoin de quitter le campus. A Shigaraki, j’ai découvert beaucoup de sortes de four à bois mais c’est l’anagama qui par sa forme m’a vraiment attiré avec le mystère que tout cela revêtait à cette époque. J’ai fait ma première expérience de cuisson à Shigaraki, trois jours en relais avec deux ou trois autres potiers et un professeur du centre céramique de Shigaraki, Kawai san. Il y a eu une cuisson de neuf jours dans un four bambou où j’ai énormément fendu du bois avec une grande hâche de fabrication artisanale chez un potier norvégien. J’ai construit le four anagama trois ans plus tard à Ambierle.